Le 21 août marque 18 mois d’un lockout décrété par les concessionnaires d’automobiles du Saguenay–Lac-Saint-Jean, qui a mis à la rue quelque 450 travailleuses et travailleurs du Syndicat démocratique des employés de garage (SDEG CSD). En marge de son assemblée générale, le SDEG questionne le refus obstiné des concessionnaires de négocier sur les bases de la convention collective de travail existante.
Le syndicat annonce aussi son intention d’être encore plus visible au cours des prochaines semaines, pour faire passer son message : les syndiqués veulent une négociation de bonne foi!
Pourquoi ce refus de négocier?
Le refus de négocier des concessionnaires contrevient à tout ce qui a été reconnu historiquement en matière de relations du travail. Au début du processus, les concessionnaires ont même tenté de négocier directement avec les salariés, contrevenant ainsi au Code du travail, par la suite, tout leur temps a été consacrer à préparer le lockout.
Chez Duchesne auto, dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, et ailleurs au Québec, des concessionnaires négocient avec le syndicat etleurs salariés des ententes de travail en se basant sur la convention collective existante. Comme aucun de ces concessionnaires ne veut mettre son entreprise en péril, c’est donc possible de négocier une entente favorable aux deux parties, alors que les concessionnaires en lockout, animés par un fort sentiment antisyndical, semblent vouloir créer un exemple en matant le SDEG.
À qui profite le conflit?
Il nuit à l’ensemble des travailleurs de la région, aux plus petits concessionnaires et aussi aux autres commerçants qui perdent le pouvoir d’achat de 450 familles. La corporation des concessionnaires de la région représente 26 concessions en lockout, il faut cependant préciser que cinq (5) propriétaires détiennent plus de 65% des garages syndiqués dans le présent conflit, par le fait même, ils constituent la majorité. Donc dans l’éventualité d’un vote sur le dénouement de ce conflit de travail, leur voix dominerait.
Et l’usurpation d’identité ça veut dire quoi pour le consommateur?
Quand un client achète une voiture, le service après-vente ne peut être effectué dans le garage en lockout, car les mécaniciens formés et expérimentés sont tous dans la rue. Sur les lignes de piquetage, des mécaniciens reçoivent des relevés de formation à leur nom, alors qu’ils ne sont pas au travail. Il est donc possible que leur identité soit encore utilisée pour dispenser de la formation à d’autres employés non syndiqués. Pour le client, cela signifie un achat sans garantie réelle.
Faire un petit geste pour aider à résoudre le conflit
Au cours des prochaines semaines, le SDEG compte rappeler aux citoyens et aux élus municipaux et provinciauxqu’il suffit de petits gestes pour aider à résoudre le conflit. Un carton qui suggère des actions que chacun peut faire sera distribué. Le carton présente aussi une adresse web bit.ly/SDEGsolidaires pour accéder à une série de témoignages vidéo.
Le soutien indéfectible de la CSD
Le SDEG bénéficie de l’appui inconditionnel de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD). La CSD prône le respect et estime que les travailleurs sont en droit de s’attendre à des négociations collectives respectueuses.
La solidarité des autres syndicats
Quand une attaque contre la syndicalisation se manifeste de façon aussi directe, les organisations syndicales manifestent leur solidarité. Le SDEG CSD remercie tous les syndicats, sans égard à leur allégeance, qui soutiennent ses membres ainsi que leurs familles, dans ce conflit depuis son déclenchement, par leur appui moral et financier. Il ne faut pas oublier cette grande partie de la population qui, par leur refus de traverser les lignes de piquetage, supporte les lockoutés.