Dans le cadre du Jour commémoratif des personnes décédées ou blessées au travail, qui aura lieu le 28 avril, la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) et la CSD Construction sont consternées d’apprendre que 2021 constitue une année record de décès, d’accidents et de lésions liées au travail.
207 travailleuses et travailleurs ont perdu la vie dans le cadre de leur emploi, représentant une hausse de 20 % par rapport aux statistiques de 2020. Parmi ces décès, 71 sont survenus dans l’industrie de la construction, une hausse de 60 % par rapport à 2020. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) vient de diffuser les statistiques répertoriant ces lésions professionnelles en 2021. Le nombre de lésions professionnelles (accidents et maladies professionnelles) a également augmenté en 2021 : près de 105 700 personnes en ont subi dans tout le Québec. Ce nombre est plus élevé que la moyenne des 10 dernières années.
La santé-sécurité au travail doit être une réelle priorité dans notre société.
Le lourd bilan de 2021 secoue énormément la CSD et la CSD Construction, qui s’inquiètent de l’avenir puisque, selon elles, le gouvernement ne va pas dans la bonne direction pour diminuer les décès et les lésions liés au travail.
Ces chiffres nous montrent qu’il y a encore de gros efforts à faire dans les milieux de travail sur le plan de la prévention, que ce soit en organisation sécuritaire du travail ou dans l’intégration des nouveaux travailleurs. Le gouvernement avait l’occasion d’agir pour diminuer les accidents avec le projet de réforme en santé et sécurité. Au lieu de nous donner réellement les moyens d’y parvenir, il a plutôt affaibli la loi et réduit le pouvoir des travailleurs et des travailleuses pour prévenir les accidents. Nous dénonçons le fait que la prévention n’occupe toujours pas une place prédominante en santé et sécurité au travail et n’a toujours pas suffisamment de moyens pour éviter ces tragédies, c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons rejeté le projet de loi », selon le président de la CSD, Luc Vachon.
L’industrie de la construction : toujours la plus meurtrière
Les décès dans la construction sont passés de 25 % à 35 % du total des décès au travail de 2020 à 2021, alors que les travailleurs de la construction représentent 5 % de la main-d’œuvre en emploi.
C’est extrêmement préoccupant et impossible à accepter de penser que 71 travailleuses et travailleurs ne sont pas rentrés à la maison après leur journée de travail sur la construction. Pour nous, une prévention efficace est le nerf de la guerre pour faire perdre au secteur construction le triste record du plus grand nombre de décès reliés au travail, année après année. Nous avons martelé au gouvernement que ça prenait des équipes volantes, indépendantes des patrons, pour assurer cette prévention. Nous espérons que ces chiffres feront reconsidérer leurs mauvaises décisions », de s’indigner Carl Dufour, président de la CSD Construction.
L’amiante tue encore aujourd’hui
135 personnes sont décédées de l’amiante en 2021, une hausse de 50 % par rapport à 2020. Rappelons que l’amiante a tué plus de 1400 personnes au cours de la dernière décennie. Les travailleurs de la construction, plus précisément ceux qui font du démantèlement, sont encore exposés à l’amiante.
En tant que syndicat, notre niveau de préoccupation est encore très élevé en ce qui a trait à l’amiante. Ce n’est pas pour rien que la CSD a mené une véritable bataille historique pour faire reconnaître l’amiante comme une cause certaine d’une maladie professionnelle. Cette situation sert maintenant d’exemple pour savoir comment se comporter face aux substances toxiques qui sont les principales causes des décès liés au travail. Nous ne le répèterons jamais assez : assurez‐vous que votre employeur applique toutes les mesures de sécurité s’il vous expose à l’amiante et à d’autres matériaux nocifs. Votre vie est en jeu » de conclure Carl Dufour.