DÉBLOCAGE À L’ORGANISATION INTERNATIONALE DU TRAVAIL (OIT) SUR LE DROIT DE GRÈVE
Après plus de deux ans de blocage de la part du groupe des employeurs, appuyé par plusieurs gouvernements, dont celui du Canada, il y a eu une entente le 24 février à l’OIT reconnaissant que le droit de grève est un droit fondamental.
Cette entente, conclue durant une réunion tripartite spéciale de l’OIT à Genève, survient moins d’une semaine après la Journée mondiale de défense du droit de grève décidée par la Confédération syndicale internationale (CSI), journée pendant laquelle des travailleurs et travailleuses ont tantôt manifesté dans les rues, tantôt alerté la population par des lettres d’opinion, tantôt écrit à leur gouvernement pour qu’il contribue à dénouer l’impasse plutôt qu’à l’entretenir, etc.
Grâce à cette entente, l’OIT peut reprendre ses activités normalement, surtout pour accueillir les plaintes quant au respect du droit de faire la grève pour faire avancer ses revendications lors d’un conflit de travail.
Ce sont les tentatives de la part du groupe des employeurs à l’OIT de remettre en question la reconnaissance sur le plan international du droit de faire la grève qui est à l’origine de la crise débutant en 2012. L’incapacité à résoudre ce différend et le nombre insuffisant de gouvernements consentant à référer le différend devant la Cour internationale de justice a laissé les travailleurs et travailleuses sans la protection de l’OIT puisque celle-ci ne pouvait faire son travail de supervision sur la façon dont les gouvernements veillent au respect de leurs obligations découlant des normes internationales du travail.
« Nous avons là la preuve que le dialogue social marche et peut produire des résultats pour les travailleurs et les travailleuses puisque le dénouement survient à la suite d’une « Déclaration conjointe du Groupe des travailleurs et du Groupe des employeurs » lors de la réunion tripartite spéciale des 23 au 25 février à Genève » d’expliquer François Vaudreuil, président de la CSD.
Alors que le gouvernement du Canada était l’un de ceux qui s’entêtait à refuser de référer le différend à la Cour internationale de justice, il a dû reconnaître, dans la déclaration du Groupe gouvernemental « que le droit de grève est lié à la liberté syndicale, qui est un principe et un droit fondamental au travail de l’OIT ». De plus, il a reconnu « expressément que, sans protection de ce droit de grève, la liberté syndicale et, en particulier, le droit d’organiser des activités pour promouvoir et protéger les intérêts des travailleurs ne peuvent être pleinement garantis ».