Calculatrice avec des billets de banque canadiens

La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) accueille favorablement le premier budget de la ministre des Finances du Canada Chrystia Freeland. Pour la CSD, le gouvernement agit avec prudence en ne cédant pas à la tentation de revenir rapidement à l’équilibre budgétaire, malgré les pressions en ce sens.

La pandémie a poussé le gouvernement fédéral à créer rapidement des programmes de soutien pour les travailleuses et travailleurs, ainsi que pour les entreprises, ce qui a entraîné une croissance importante de la dette. Pour la CSD, s’arrêter uniquement au déficit engendré serait trop simpliste.

 C’est facile de dire que la gestion économique de la crise a indûment gonflé le déficit fédéral. On sait aujourd’hui combien ont coûté les mesures de soutien, mais on ne sait pas quel aurait été le coût tant économique que social sans ces mesures. Pour nous, il est clair que les conséquences auraient été bien pires, résume Luc Vachon, président de la CSD.

Transferts en santé et en éducation

Bien que prévisible, la CSD accueille avec déception le refus du gouvernement fédéral de hausser les transferts fédéraux en santé et en éducation, comme le demandaient le Québec et l’Ontario.

La pandémie a mis de l’avant d’importantes lacunes tant au niveau du réseau de la santé que de l’éducation. Les provinces ne peuvent pas y faire face seules, il faut qu’Ottawa ajoute de l’eau au moulin, explique M. Vachon.

Salaire minimum

L’annonce de l’établissement d’un salaire minimum fédéral à 15 $ l’heure est aussi une excellente nouvelle pour la CSD.

Nous militons pour la hausse du salaire minimum depuis plusieurs années. Si elle s’applique à relativement peu de travailleuses et de travailleurs au fédéral, cette hausse salariale montre néanmoins la voie à suivre pour le gouvernement du Québec, ajoute Luc Vachon.

Assurance-emploi

Malgré l’engagement du gouvernement lors du discours du Trône de doter les Canadiens d’un régime d’assurance-emploi adapté au 21e siècle, les mesures proposées dans le budget ne sont pas à la hauteur.

Le gouvernement se contente de prolonger les mesures jusqu’à la fin de l’année, alors qu’il aurait fallu un sérieux coup de barre pour améliorer l’accessibilité aux prestations, et ce, de manière durable, se désole le président de la CSD.

Pour la centrale syndicale, la seule mesure vraiment intéressante est le passage de 15 à 26 semaines pour la durée maximale les prestations de maladie de l’assurance.

Assurance-médicaments

En ce qui a trait à l’assurance médicaments, malgré que le gouvernement avait annoncé qu’il était temps de redoubler d’efforts dans ce dossier, elle est la grande absente du budget.

On estime qu’un régime public et universel d’assurance médicaments ferait économiser 5 milliards de dollars par année au gouvernement. Or, il n’y a aucune annonce à cet égard dans le budget Freeland. Comme si le gouvernement pouvait lever le nez sur une telle économie, se questionne M. Vachon.

Équité fiscale et lutte contre les paradis fiscaux

La CSD accueille également favorablement les mesures pour retirer davantage de revenus des individus et entreprises les plus fortunés et qui ont engrangé des revenus lors de la pandémie, ainsi que les investissements pour l’agence du revenu du Canada (ARC) et la mise sur pied d’un registre public des bénéficiaires ultimes pour 2025.

La CSD voit d’un bon œil les mesures fiscales qui récupèreront davantage de revenus chez les plus fortunés. Nous aurions cela dit préféré voir le gouvernement adopter dès maintenant des mesures plus fortes pour lutter contre les paradis fiscaux, conclut Luc Vachon.