Les centrales syndicales québécoises (FTQ, CSN, CSD et CSQ) réagissent à l’annonce du ministre des Finances, Jim Flaherty, de geler les cotisations au régime d’assurance-emploi pour les trois prochaines années en affirmant qu’il s’agit de la poudre aux yeux pour éviter de procéder à de réelles consultations sur la réforme du programme.
« Le gouvernement conservateur procède une fois de plus à l’envers, sans aucune vision. Le ministre Jim Flaherty fait des sorties publiques sur la hausse en écartant la vraie question qui est de revoir le programme dans son ensemble. Nous demandons aujourd’hui aux conservateurs de consulter l’ensemble des partenaires sur le contenu du programme. Il est tout à fait absurde de parler de cotisations sans parler des impacts de la réforme sur les travailleurs, les employeurs et les économies des régions », dénoncent les leaders syndicaux.
Rappelons que les centrales syndicales s’étaient opposées à la hausse de cotisations en dénonçant que l’intention réelle du gouvernement était de s’approprier les surplus accumulés qui auraient atteint 16 milliards en décembre 2015. Il s’agissait d’ailleurs alors d’un consensus québécois, tant syndical que patronal, lors des pseudo-consultations de 2011.
« La réforme du régime d’assurance-emploi des conservateurs a des conséquences désastreuses. Les compressions des dernières années ont considérablement durci les règles d’admissibilité, diminué la durée des prestations et obligé les travailleurs et travailleuses à accepter des diminutions draconiennes de salaires. Ce dont nous avons besoin aujourd’hui c’est de la suspension immédiate de la réforme, de la tenue d’études d’impact sur les changements mis en place ainsi que des consultations publiques sur le contenu et le rôle du programme d’assurance-emploi en tant que mesure sociale assurant aux travailleurs un revenu minimal décent entre deux emplois », affirme le secrétaire général de la FTQ, Daniel Boyer.
Le vice-président à la CSN, Jean Lacharité, ajoute « qu’annoncer une économie de 24 $ annuellement pour les travailleuses et travailleurs dont le salaire est supérieur à 47 600 $ ne représente absolument rien pour la grande majorité des salariés, dont le salaire moyen est légèrement supérieur à 40 000 $. Il s’agit plutôt simplement d’un cadeau aux entreprises. L’annonce du ministre Jim Flaherty n’est que du vent et n’apporte aucune bonification réelle pour les cotisants à l’assurance-emploi ».
Pour le vice-président de la CSQ, Daniel B. Lafrenière, « il est clair que l’intention d’Ottawa en cas de déséquilibre dans la caisse d’assurance-emploi est de sabrer encore plus dans les bénéfices du programme. Évidemment, ce sont encore les travailleuses et les travailleurs qui écoperont d’une telle décision et du manque de vison du gouvernement conservateur ».
De son côté, le président de la CSD, François Vaudreuil, affirme que « contrairement aux affirmations du ministre Jim Flaherty, rien dans le gel de cotisation ne permettra une réelle augmentation du niveau de création d’emplois. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une réelle politique de création d’emplois et non d’annonces bidon pour endormir la population ».
Les centrales syndicales, qui ont mis sur pied une large coalition contre la réforme de l’assurance-emploi, revendiquent une bonification du programme, tant au niveau de l’accessibilité que de la durée du niveau des prestations.