À l’emploi de quatre concessionnaires d’automobiles de Beauce, une soixantaine de salariés, membres du Syndicat national des employés de garage du Québec (SNEGQ), affilié à la CSD, démontrent une solidarité à toute épreuve, poursuivant leur grève enclenchée le 3 novembre 2017.
Ces salariés sont sans contrat de travail depuis le 31 mai 2016 et, dès le début des négociations, les employeurs ont voulu leur imposer des réductions importantes de leurs conditions, entre autres, modification de la semaine de travail, abolition de la garantie de travail hebdomadaire ainsi que du préavis de mise à pied et coupure au régime complémentaire de retraite Des demandes jugées complètement inacceptables et déconnectées, qui auraient pour effet de saccager les actuelles conditions de travail des salariés.
Comme les négociations piétinaient, le 28 octobre 2017, les salariés réunis en assemblée générale ont pris un vote de grève à plus de 94 %. Ils exprimaient, de ce fait, leur détermination à conserver les conditions de travail qu’ils avaient acquises par la négociation au cours des dernières décennies, des acquis que les concessionnaires d’automobiles voulaient, sans vergogne, leur enlever.
Adoptant la ligne dure, les quatre concessionnaires d’automobiles ont clairement indiqué qu’il n’y aurait aucune négociation, aucune discussion tant et aussi longtemps que les salariés ne seraient pas prêts à accepter les aménagements du temps de travail qu’ils réclament.
Une impression de déjà vu !
Dès le déclenchement du conflit, les concessionnaires d’automobiles se sont tournés vers les tribunaux afin d’obtenir une ordonnance visant, entre autres, à limiter à cinq le nombre de piqueteurs à restreindre au minimum les lieux de piquetage à un point tel que l’intégrité physique des piqueteurs se trouve sérieusement menacée du fait que les établissements sont collés sur la rue. Autant de façons d’occulter sur la place publique le conflit de travail et d’empêcher les membres du SNEGQ de manifester et d’exprimer leur mécontentement.
Des dizaines de plaintes d’outrage au tribunal ont d’ailleurs déjà été déposées en cour. Les représentants des employeurs multiplient aussi les manœuvres d’intimidation à l’égard des grévistes, en constamment les épiant et les filmant. Leur seul but est de toujours rendre plus difficile la vie aux salariés.
Aucun progrès
Une séance de conciliation a eu lieu le 22 novembre dernier en présence d’une conciliatrice-médiatrice, mais la rencontre a été des plus brèves, les employeurs n’ont fait preuve d’aucune ouverture à discuter de l’organisation du travail et ont maintenu leur intransigeance, refusant de modifier leur discours quant à la semaine de travail. Les salariés ont, de leur côté, clairement indiqué leur volonté de conserver l’actuelle semaine de travail.
De plus, un rapport d’enquête visant l’utilisation de briseurs de grève chez un des concessionnaires d’automobiles en conflit a été émis le 11 décembre, le rapport permet au SNEGQ de demander au Tribunal administratif du travail (TAT) d’aller plus loin dans ce dossier et de procéder devant le tribunal.
Les salariés en grève sont à l’emploi de quatre concessionnaires Kennebec Dodge Chrysler, Saint-Georges Chevrolet et Cliche Saint-Georges Ford, tous trois localisés à Saint-Georges et Drouin et Frères GM de Sainte-Marie.
Les différents certificats d’accréditation visent les mécaniciens, les débosseleurs, les peintres, les préposés au service, les commis aux pièces, les laveurs-commissionnaires, les conseillers techniques et salariés de bureau.