La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) dénonce la fermeture prolongée des établissements de l’industrie touristique et culturelle, des hôtels et des restaurants; et demande l’intervention du gouvernement pour qu’il vienne en aide à ces secteurs d’activité. Bien que la Centrale et les membres des secteurs visés comprennent le contexte de l’urgence sanitaire, les réponses du gouvernement lorsqu’il est questionné sur les motifs justifiant les fermetures prolongées de ces établissements, alors que d’autres secteurs continuent leurs opérations à plein régime, demeurent insatisfaisantes et incomplètes.
« Le gouvernement a fermé les restaurants, les salles de spectacles, les musées et j’en passe, sans faire la démonstration qu’il s’agissait de lieux de transmission. La directrice de la santé publique de Montréal a même demandé l’ouverture de ces secteurs et le gouvernement n’entend pas agir en ce sens, même si ces établissements étaient parmi ceux qui appliquaient le plus sérieusement les règles sanitaires. Les travailleurs et travailleuses subissent durement les impacts de ces fermetures, il y a une réelle urgence d’agir », d’affirmer le président du syndicat démocratique des employés du Château Frontenac et du secteur commerce et services de la CSD, Vincent Caron.
Le tourisme québécois devra encore exister après la pandémie
Le ministère du Tourisme a chiffré à 15,7 milliards de dollars les recettes générées par le tourisme au Québec lors de l’année 2018. Avec la pandémie et la fermeture des frontières aux touristes, le secteur connaît une crise économique majeure.
« On ne sait pas dans combien de temps les touristes étrangers recommenceront à venir au Québec. Lorsqu’ils voudront revenir, il faudrait qu’il existe encore une industrie pour les accueillir et des travailleurs pour répondre à leurs besoins. », d’ajouter M. Caron.
Rehausser les compétences des travailleurs de l’industrie
Le gouvernement devrait supporter
la formation pour rehausser les compétences des travailleurs de ces secteurs
plutôt que de les inciter à se reconvertir dans l’espoir qu’ils reviennent une
fois la crise terminée.
« Le gouvernement du Québec met de l’avant la requalification de la main-d’œuvre comme solution pour permettre à ces travailleurs de gagner leur vie dans un avenir rapproché. C’est une façon de reporter le problème, voire même d’en créer un autre, puisque le gouvernement ne prend pas en compte les besoins de main-d’œuvre futurs du secteur touristique et culturel lorsque ses travailleurs se seront réorientés et que les activités reprendront. On va mettre des sommes importantes pour sortir la main-d’œuvre de ces secteurs, les sortir d’un domaine qu’ils ont choisi et les envoyer dans d’autres pour qu’à la reprise on souhaite qu’ils y reviennent parce qu’on en aura besoin. C’est grave », s’inquiète Luc Vachon, président de la CSD.
Des mesures qui viendraient réellement en aide à l’industrie
Le gouvernement du Québec ne doit pas gérer la crise de ces secteurs d’activités comme il le ferait dans une crise économique traditionnelle.
« Lors d’une crise économique conventionnelle, en investissant dans des programmes d’infrastructures, le gouvernement génère des retombées économiques qui bénéficient à ces secteurs d’activités, souvent les premiers fragilisés. Dans le cas actuel, puisque les secteurs comme ceux du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration et de la culture sont fermés, de tels investissements ne peuvent bénéficier des retombées, lesquelles continuent de bénéficier aux secteurs qui ont déjà la chance de poursuivre leurs activités depuis le début de la pandémie », d’expliquer M. Vachon.
Le gouvernement doit impérativement venir en aide à cette industrie autrement que par le biais de prêts.
« Accumuler les dettes pendant que tu es fermé n’est pas une solution efficace pour des secteurs qui sont autant touchée par la crise. Il faut plutôt une aide directe qui assure le retour rapide de la main-d’œuvre en lien d’emploi et qui apporte des revenus aux entreprises. En attendant le retour des touristes étrangers, le gouvernement pourrait, par exemple, mettre en place des mesures fortes encourageant la formation de la main-d’œuvre dans ces secteurs et des mesures après la pandémie qui inciteraient les Québécois à voyager dans la province et consommer la culture locale », de conclure, M. Vachon.