La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) exprime des préoccupations graves à la suite de l’annonce par le gouvernement fédéral d’un décret d’urgence imposant des mesures de protection pour l’habitat du caribou forestier au Québec. Bien que la protection de cette espèce soit essentielle, la sauvegarde de l’industrie forestière et la protection des travailleurs l’est tout autant.
Il est primordial que les travailleurs et l’industrie forestière soient en pris en compte dans le processus décisionnel, avant de prendre des décisions politiques et que la mesure des impacts soit bien faite pour atténuer et compenser les impacts sur l’industrie, les emplois et du même souffle, l’économie des régions visées.
La prise en considération des travailleurs est essentielle
La CSD insiste sur la nécessité pour les travailleurs de participer aux consultations fédérales concernant la mise en place des mesures de protection et que les effets pour eux soient réellement pris en considération afin qu’un plan de protection, d’adaptation et de transition soit mis en place avant l’entrée en vigueur de quelque décret que ce soit.
« Le gouvernement fédéral aura deux mois pour préparer les mesures de protection. Les travailleurs de l’industrie forestière doivent faire partie des travaux afin d’identifier les manières pour atténuer les impacts. On ne peut pas garder les travailleurs à l’écart des décisions et des considérations comme ça. On ne peut les garder en otage des décisions politiques », explique Luc Vachon, président de la CSD.
L’inaction de Québec dénoncée par la CSD
La CSD dénonce fermement l’inaction du gouvernement provincial, qui dispose de la marge de manœuvre nécessaire pour agir depuis longtemps.
« L’inaction du gouvernement du Québec, depuis plusieurs années, a conduit à cette situation regrettable où le gouvernement fédéral doit intervenir d’urgence. Qu’Ottawa souhaite mettre de la pression sur Québec, soit, mais le gouvernement fédéral ne doit pas agir de manière à causer des dommages collatéraux catastrophiques au secteur forestier », résume M. Vachon.
Sauver les emplois ET le caribou : des solutions existent
La CSD croit fermement qu’il est possible de sauver à la fois l’industrie forestière, les emplois et le caribou forestier grâce à des solutions concertées et innovantes. Une coordination efficace est nécessaire pour atténuer et compenser les impacts négatifs sur l’emploi. De plus, une véritable modernisation de l’industrie forestière s’impose pour diversifier ses activités et la rendre plus durable.
« Plusieurs consultations se sont tenues dans le passé et jusqu’à tout récemment. Des idées innovantes ont été proposées. Et nous attendons encore. L’inaction du gouvernement du Québec, en ne faisant rien, menace autant la survie du caribou forestier que celle du travailleur forestier. Il est urgent de changer de cap ! », ajoute Luc Vachon.
La CSD appelle à une action concertée entre le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial, les entreprises forestières et les syndicats pour mettre en place des stratégies visant à atténuer les impacts sur les travailleurs. Une réelle modernisation de l’industrie forestière est indispensable pour diversifier ses activités, améliorer sa durabilité et minimiser les effets sur l’emploi.
« Le vrai test de réussite d’un tel programme ne repose pas uniquement sur le Caribou, il repose sur notre capacité collective de trouver des solutions environnementales et économiques permettant à la fois de sauver les différentes espèces menacées tout en assurant une transition innovante des différents secteurs économiques touchés et juste pour tous les travailleurs », conclut M. Vachon.