Saguenay, le 23 janvier 2016 – L’entente de principe intervenue il y a quelques jours entre le Syndicat démocratique des employés de garage du Saguenay – Lac-Saint-Jean (SDEG), affilié à la CSD, et la Corporation des concessionnaires d’automobiles de la région a été entérinée aujourd’hui au scrutin secret à 94 % par quelques 300 membres du syndicat, réunis en assemblée générale au Saguenay.
Par ce geste, les salariés des concessionnaires d’automobiles ont mis un point final à 35 mois de lock-out, un des plus longs qu’a connu jusqu’ici le Québec, et aussi le plus important avec quelque 323 000 jours-personnes perdus, soit environ 40 % de tous les jours-personnes perdus pour l’ensemble du Québec du début du conflit jusqu’en septembre 2015.
Le caractère pour le moins exceptionnel de ce lock-out avait d’ailleurs amené, en décembre 2015, l’Assemblée nationale à adopter unanimement le projet de loi 71, qui établissait pour régler ce conflit de travail un calendrier précis des différentes étapes de médiation et, le cas échéant, d’arbitrage à suivre. Dans ce nouveau contexte, les deux parties ont résolu de tout mettre en œuvre pour en arriver au renouvellement négocié plutôt qu’imposé de l’entente collective de travail.
Les détails de l’entente d’une durée de six ans, du 25 janvier 2016 au 28 février 2022, ont été présentés aux membres du syndicat. D’entrée de jeu, le président du SDEG, Georges Bouchard, et le président de la CSD, François Vaudreuil, ont souligné que l’entente répond d’une part, aux enjeux organisationnels et aux défis économiques auxquels font face les concessionnaires d’automobiles et, d’autre part, aux aspirations justifiées des salariés à occuper des emplois de qualité, qui les préserveraient de l’insécurité, de la précarité tout en leur offrant une belle qualité de vie.
« Le grand défi qu’ensemble il nous faut maintenant relever est de civiliser, d’harmoniser les relations du travail entre les employeurs et les salariés, de rebâtir un climat de confiance, de réapprendre à se parler et à travailler de concert, c’est de cette façon que nous contribuerons à rendre nos membres heureux tout en assurant le dynamisme de l’industrie régionale des services automobiles », précise Georges Bouchard.
À cette fin, le syndicat et la corporation ont déjà convenu de mettre sur pied un comité paritaire de relations du travail et de gestion des ressources humaines. « Mais déjà, nous entendons échanger sur une base régulière afin de favoriser la reprise le plus rapidement possible du cours des activités. »
La signature officielle de la nouvelle entente collective de travail aura lieu le dimanche 24 janvier à 10 h à l’Hôtel Le Montagnais et le retour au travail est prévu pour le lendemain, le 25 janvier.
Faits saillants de l’entente
- Augmentation de salaire de 17,2 % échelonnée sur la durée de la convention collective de travail, dont 2% dès le retour au travail et 3 % le 1er mars 2016;
- L’horaire de travail, qui a constitué un des points majeurs du conflit de travail, prévoit l’alternance d’une semaine de travail de 40 heures réparties en cinq jours et d’une semaine de 32 heures échelonnées sur quatre jours, soit une moyenne de 36 heures par semaine;
- Sous-traitance : les salariés conservent une protection suffisante quant au maintien des emplois face à la possibilité qu’ont les employeurs de recourir à la sous-traitance;
- Le travail des cadres est balisé;
- L’entente garantit aux salariés une rémunération hebdomadaire;
- Majoration de la contribution de l’employeur à l’assurance collective;
- Statu quo au niveau des vacances et du fonds de pension;
- En ce qui concerne la fermeture de certains départements de carrosserie, des salariés pourront être relocalisés, quant aux autres, ils recevront une indemnité équivalant à deux semaines par année d’ancienneté jusqu’à concurrence de 44 semaines.