Des pratiques d’emploi de nature à créer des divisions et une hausse de l’insécurité au travail ne font qu’aggraver l’épidémie mondiale de maladies dues à la souffrance au travail, met en garde la CSI en ce 28 avril, Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail.
« Une personne qui meurt au travail, ce n’est pas le fait du hasard. L’émergence de formes de travail de plus en plus précaires est aussi délibérée que mortelle. Nous voyons des employeurs sans scrupules qui ne cessent d’opposer les travailleurs les uns aux autres, en les divisant selon leur genre, leur race ou leur classe sociale, et qui recourent à des pratiques de gestion féodales et à des techniques modernes de manipulation sociale pour atteindre des objectifs de production qui obligent les travailleurs à aller au-delà de leurs limites. Voilà ce qui provoque des accidents de travail mortels, expose les travailleurs aux dangers professionnels et crée un stress immense qui peut à lui seul être fatal ».
Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI
« Il apparaît que des économies mieux réglementées et disposant d’une présence syndicale plus forte sont plus sûres et plus performantes. Les gouvernements et les entreprises devraient cesser de traiter les travailleurs comme des marchandises jetables et, au lieu de cela, garantir le respect de leurs droits. Lorsque les travailleurs subissent des pressions aussi fortes, souvent sans savoir d’un jour à l’autre combien d’heures ils devront effectuer ni même s’ils auront du travail, les conséquences sont très lourdes sur leur santé et sur la sécurité au travail. Ce phénomène est essentiellement visible dans les chaînes mondiales d’approvisionnement, où l’absence de l’État de droit signifie que ce sont les employeurs les plus impitoyables qui fixent la norme ».
« En présence de syndicats, il y a moins d’inégalités, davantage de pratiques de travail durables et de sécurité économique. La force collective qui permet d’obtenir de meilleurs salaires rend également le travail plus sûr et plus sain. Les coups portés à la protection de l’emploi, dans un contexte de mondialisation dominée par les entreprises, placent les profits à court terme avant les bienfaits économiques et sociaux du travail décent à long terme. Il est temps de réécrire les règles de l’économie mondiale pour donner une place centrale à l’État de droit, au respect des droits et à la dignité humaine au lieu de les traiter comme une entrave au commerce », souligne Burrow.
La Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail, également appelée Journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail, est célébrée chaque année le 28 avril. Des dizaines de milliers d’activités sont organisées à travers le monde afin d’attirer l’attention sur le coût humain des mauvaises conditions de travail et sur le rôle des syndicats pour améliorer la sécurité au travail et « lutter pour les vivants » : http://www.28april.org. Cette année, la CSI a choisi de se mobiliser autour du slogan « Dangereuse et injuste – la discrimination au travail nuit à toutes et à tous ».
Pour en savoir plus : https://www.equaltimes.org/we-are-all-sickened-by-inequality#.WQMEMcYlFaQ