La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) accueille tièdement le budget 2021-2022, présenté par le ministre des Finances du Québec, Éric Girard. L’organisation syndicale qualifie l’exercice budgétaire de prudent dans le contexte de la pandémie, mais est déçue du manque d’audace de la part du ministre.
Le retour à l’équilibre budgétaire et la gestion de la dette publique
La CSD se réjouit que le ministre des Finances ait entendu cette revendication syndicale lors des consultations prébudgétaires.
« Nous sommes satisfaits de voir que le budget ne fait pas du retour à l’équilibre budgétaire une priorité à court terme. Dans le contexte de crise, il est prioritaire d’investir dans nos filets sociaux et dans la relance », se réjouit Luc Vachon, président de la CSD.
La CSD trouve toutefois décevant l’entêtement du ministre Girard de maintenir le versement au fond des générations.
« Non seulement les déficits sont artificiellement gonflés par ces versements, mais il s’agit également de précieux deniers publics qui gagneraient à être mis à la contribution du bon financement des missions de l’État ou de la relance », d’ajouter M. Vachon,
Mettre sur pied un véritable plan de relance économique
En ce qui concerne le plan de relance économique, la CSD croit que le budget rate des enjeux importants.
« La pandémie a mis au jour de nombreuses faiblesses dans notre tissu économique et industriel. Nous n’avons qu’à penser aux problèmes d’approvisionnement en matériel médical et en médicaments. Nous nous serions attendus à un plan plus ambitieux et avec une vision à plus long terme de la part du gouvernement, comme en mettant en place une politique industrielle ou en favorisant non seulement une reprise, mais un véritable développement et une diversification des économies régionales », explique le président de la CSD.
Répondre aux besoins des travailleuses et travailleurs
La CSD souligne les efforts importants qui sont investis dans la formation de la main-d’œuvre. Elle s’inquiète toutefois de la perspective à court terme du gouvernement qui vise surtout les secteurs où les emplois sont très en demande. « Les mesures de requalification de la main-d’œuvre prévues dans le budget sont surtout axées vers l’emploi à court terme plutôt que le développement de la main-d’œuvre à plus long terme. En misant sur des formations de courtes durées, on s’inquiète de la qualité des emplois générés. Les personnes qui doivent se trouver un nouvel emploi n’ont pas besoin de rester précaires, ce qui risque fort de leur arriver en ne cherchant qu’à combler rapidement la place qui est disponible aujourd’hui », résume M. Vachon.