La CSD et la CSD Construction ont déposé un mémoire à la Commission des finances publiques pour faire part de leurs préoccupations face au projet de loi 61. Nous considérons que le projet de loi pose des problèmes de deux ordres.
D’abord et avant tout, la relance de l’économie, pour nécessaire qu’elle soit, ne devrait pas profiter de mesures d’exception comme ce fut le cas pour l’urgence sanitaire, comme s’il s’agissait de la même chose. Si stimuler l’économie est important, nous ne croyons pas que cela justifie le contournement des règles habituelles adoptées démocratiquement. On peut très bien accélérer les investissements déjà prévus au Programme québécois des infrastructures sans octroyer des pouvoirs exceptionnels au gouvernement ni en piétinant au passage le débat public, l’exercice démocratique, la saine gestion gouvernementale, les futurs expropriés, les zones protégées, l’environnement…
Le deuxième ordre de problèmes réside dans le caractère irréaliste de la marche accélérée proposée, comme si 202 projets d’investissements – auxquels pourraient s’ajouter des projets visant à accroître l’autosuffisance médicale ou l’autonomie alimentaire du Québec – pouvaient se réaliser presque simultanément sans causer une hausse importante des coûts, des risques de lacunes dans le suivi d’une gestion rigoureuse des projets, sans compter des problématiques majeures concernant la main-d’œuvre nécessaire pour les réaliser, tant sur le plan de la quantité que sur celui de la qualification requise.