Le 12 février, Luc Vachon, président de la CSD, ainsi que des représentant·es de la FTQ, de la CSN, de la CSQ, du Conseil national des chômeurs (CNC) et du Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE), ont rencontré Jean-Yves Duclos, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement et lieutenant du Québec.

Une rencontre initialement prévue pour discuter de nos revendications pour réformer l’assurance-emploi, mais qui a principalement porté sur l’instabilité économique actuelle. Les représentant·es ont insisté sur l’urgence d’agir dès maintenant pour mieux soutenir les travailleuses et les travailleurs qui perdent leur emploi, mais aussi pour prévenir ces pertes et sécuriser les entreprises.

Un problème récurrent : l’improvisation en temps de crise

Lors des périodes d’instabilité, comme pendant la pandémie, il a fallu créer des programmes temporaires sur mesure pour soutenir les travailleuses et les travailleurs ainsi que les entreprises. Cela démontre que nos programmes actuels, comme le régime d’assurance-emploi, sont inadaptés pour faire face aux fluctuations économiques et pour protéger adéquatement les travailleuses et les travailleurs. Il est donc crucial d’actualiser l’assurance-emploi, mais aussi de mettre en place, conjointement avec le Québec, des programmes axés sur la formation et la diversification des marchés, afin d’éviter les fermetures d’entreprises et les délocalisations, qui fragilisent durablement le tissu économique, surtout en région.

Les représentant·es ont proposé au ministre d’agir rapidement, plutôt que d’attendre la tempête, et de voir cette crise des tarifs douaniers comme une opportunité de transformer durablement nos économies en investissant maintenant pour le futur. Nos programmes de soutien doivent être proactifs et mieux adaptés pour venir en aide aux travailleuses, aux travailleurs et aux entreprises.

Saisir les opportunités : des solutions existent déjà

Les représentant·es ont discuté de ce qui s’est déjà fait au Québec et qui a fait ses preuves, comme le Programme actions concertées pour le maintien en emploi (PACME) et le Programme spécial de soutien aux entreprises à risque de ralentissement économique (SERRE). Il a aussi été fortement suggéré d’utiliser le réseau de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT)qui possède déjà une forte expertise et de la polyvalence pour mettre en place les différents programmes.

La rencontre a aussi permis de faire un rappel au gouvernement fédéral de nos revendications pour améliorer l’assurance-emploi afin que le régime soit un réel filet de sécurité en cas de perte d’emploi :

  • Ajouter 15 semaines de prestations pour régler la question des emplois saisonniers.
  • Rendre l’assurance-emploi accessible après 420 heures ou 12 semaines de travail assurable.
  • Permettre de cumuler prestations régulières et prestations spéciales (ex. : RQAP).
  • Réduire les critères d’exclusion, notamment liés au départ volontaire. Par exemple, actuellement, une personne qui perd son emploi a droit à l’assurance-emploi. Mais si elle tente un nouvel emploi et que cela ne fonctionne pas, elle perd ses prestations. Cette incongruité doit être corrigée pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs d’essayer un nouvel emploi sans compromettre leur sécurité financière.