La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) souligne l’ouverture inattendue dont fait preuve le gouvernement en haussant le salaire minimum de 75 cents plutôt que les 50 cents prévus, ce qui le portera à 12 $ l’heure le 1er mai prochain.
Bien que du chemin reste à parcourir vers l’atteinte de l’objectif du 15 $ l’heure, il s’agit d’une démonstration que les revendications et les actions de mobilisation des centrales syndicales et des coalitions donnent des résultats concrets puisque cette augmentation est la plus importante jamais accordée.
Toute augmentation de revenu pour les travailleuses et les travailleurs les plus pauvres est la bienvenue et représente une amélioration de leurs conditions de vie. Par contre, il est nécessaire de rappeler que pour permettre à une personne qui travaille au salaire minimum à temps plein d’avoir un revenu viable et de sortir de la pauvreté, un salaire de 15 $ l’heure demeure un incontournable et la CSD entend poursuivre ses actions en ce sens.
Des craintes exagérées
L’an dernier, à la suite de la hausse de 50 cents, les associations patronales et les autres intervenants contre une hausse du salaire à 15 $ l’heure avaient brandi des scénarios catastrophes de pertes d’emploi, de détérioration de l’économie et d’inflation élevée. « Or, l’économie et le marché du travail se portent non seulement très bien, mais bien au-delà des prévisions, et ce, malgré la hausse de 50 cents » indique Luc Vachon, président de la CSD.
L’orientation initialement annoncée du gouvernement du Québec devait, selon les prédictions, mener à un salaire minimum de 15 $ l’heure uniquement après 2027. « Avec la démonstration qu’il n’y a peu ou pas d’impacts défavorables à augmenter plus rapidement le salaire minimum, le gouvernement devrait accélérer le rythme et prendre exemple sur l’Ontario et l’Alberta pour atteindre le 15 $ l’heure plus rapidement. Si le gouvernement est sérieux quand il affirme vouloir lutter contre la pauvreté, il devrait comprendre qu’un salaire minimum à 12 $ l’heure n’atteint pas cet objectif » ajoute le président de la CSD.
Et il ne faut pas oublier que l’augmentation du salaire minimum entraîne aussi des retombées économiques : chaque dollar supplémentaire dans les poches des travailleuses et des travailleurs à bas salaire, c’est de l’argent qui retourne directement dans l’économie locale des différentes régions. « Ces augmentations ne vont pas dans les paradis fiscaux, ce sont les commerces locaux qui bénéficient le plus de la hausse des dépenses des gens à bas revenus » conclut le président de la CSD.
À propos de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
La CSD regroupe quelque 300 syndicats dans de nombreux secteurs d’activités et elle est l’une des quatre centrales syndicales que compte le Québec. Fondée en 1972, elle se distingue par son approche humaniste, basée sur le respect, la primauté de la personne et la démocratie.