François Vaudreuil et Normand Pépin devant la Commission des finances publiques

Ce matin, François Vaudreuil, président de la CSD, ainsi que Normand Pépin, conseiller syndical à la recherche, ont présenté la position de la CSD sur le document Consolider le Régime pour renforcer l’équité intergénérationnelle devant la Commission des finances publiques.

 
Cette présentation visait à appuyer le mémoire de 30 pages intitulé « AMÉLIORATION DU REVENU DE RETRAITE: LE GOUVERNEMENT DU QUÉBEC PEUT ET DOIT FAIRE MIEUX » préparé par le service de la recherche de la Centrale des syndicats démocratique et déposé devant la Commission:

Au terme de cette analyse, la CSD conclut que la bonification du Régime de pensions du Canada adoptée sous forme de loi en décembre dernier est loin d’être idéale. Bien qu’imparfaite, elle est cependant nettement meilleure que celles qui découlerait du scénario proposé par le gouvernement du Québec, moins généreux pour les tranches inférieures de revenus, elle créerait donc une iniquité de prestations entre ces deux régimes censés demeurer équivalents.

La proposition du Québec est donc encore plus faible sur le plan de l’amélioration du revenu à la retraite que la proposition RPC et, pour cette raison principalement, face aux choix qui nous sont présentés, la CSD se doit de se prononcer en faveur du scénario RPC pour la bonification du RRQ. Nous pensons aussi qu’une hausse de l’exemption de base pour représenter 10 % du maximum des gains admissibles mérite d’être explorée.

La CSD se prononce par ailleurs contre la hausse de l’âge d’admissibilité à la rente de retraite anticipée (qui est présentement de 60 ans) parce que c’est une mesure injuste pour les gens qui ont de bas revenus de carrière, ce qui rime souvent avec être entré très tôt sur le marché du travail et avoir eu des conditions de travail pénibles, qui rendent la poursuite de la vie active bien cruelle. C’est injuste aussi pour les femmes (puisque ce sont encore elles qui constituent la majorité des proches aidants) qui doivent se retirer prématurément du marché du travail pour prendre soin d’un proche, car reporter leur accès à la rente de retraite ne ferait que les appauvrir.

Si l’intention est de garder les gens plus longtemps sur le marché du travail, nous avons toujours préconisé l’information à la contrainte. Le gouvernement doit donc envisager d’autres façons de prolonger la vie active qui n’ont pas nécessairement à voir avec le RRQ, comme de meilleures mesures de conciliation famille-travail, des mesures pour obtenir des horaires allégés plus facilement, des mesures pour réduire la pénibilité de certains emplois, etc.

La CSD se prononce aussi contre l’introduction d’un facteur longévité qui aurait pour effet de réduire les rentes dans un avenir plus ou moins rapproché. La parité des rentes entre le RPC et le RRQ doit être maintenue autant que possible, notamment pour que les employés sous compétence fédérale ne soient pas doublement pénalisés.

Pour la CSD, les rentes du RRQ doivent par ailleurs continuer d’être indexées selon l’indice des prix à la consommation (IPC) du Canada, comme pour le RPC, encore une fois pour maintenir la parité des prestations entre les deux régimes. Nous rejetons donc la proposition d’indexer les rentes en fonction de l’IPC du Québec.

Par contre, nous sommes en faveur de l’adoption la proposition concernant le versement du MAPI à toutes les personnes incapables d’exercer leur emploi habituel en raison d’une invalidité, et ce, qu’elles reçoivent une rente de retraite ou pas. Enfin, nous pensons que le Québec ne devrait pas agir sur la question des rentes de conjoints survivants avant d’avoir étudié profondément la question parce que leur situation est bien plus complexe qu’il n’y paraît, ne serait-ce que pour tenir compte du phénomène des familles recomposées.