Dans le cadre de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, la présidente et les présidents des centrales syndicales québécoises, dont celui de la CSD, Luc Vachon, ont rencontré le premier ministre François Legault. Ce dernier était accompagné du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet. Cette rencontre a permis des échanges imprévus mais bienvenus au sujet, entre autres, du secteur manufacturier.
Le gouvernement Legault indique, depuis sa campagne, avoir pour objectif de contribuer à hausser le salaire moyen de 4 000 à 5 000 $ annuellement. Une des clés pour y arriver, selon lui, est de se préoccuper du secteur manufacturier, qui avouons-le, est négligé depuis plusieurs années de même que de créer plus d’emplois dans ce secteur. « Le salaire moyen du secteur manufacturier est 35 % plus élevé que celui des autres secteurs, selon ses dires. La CSD ne peut qu’accueillir favorablement ce projet, a précisé Luc Vachon. Cela fait plus de 20 ans que les gouvernements qui se succèdent ne portent que trop peu d’intérêt au secteur manufacturier. C’est une excellente nouvelle qu’un premier ministre le voit comme la locomotive du développement économique et de la création de richesse. »
Quant à l’augmentation du salaire minimum, le premier ministre a prêté l’oreille avec intérêt aux propos de Luc Vachon : « Il faut savoir que le ratio de 50 % du salaire horaire moyen utilisé par le gouvernement pour établir le taux du salaire minimum est fort contestable. Il y a plusieurs façons de calculer le salaire moyen et celle retenue par le gouvernement arrive au résultat le plus bas. S’il utilisait plutôt le calcul qui inclut les salariés rémunérés à salaire fixe, le salaire minimum aurait pu être porté à 13,95 $ l’heure en 2018, au lieu de 12 $ ».
Quant à la Loi sur la santé et la sécurité au travail, le premier ministre ainsi que le ministre du Travail ont reconnu qu’une réforme complète est clairement de mise. « Les résultats accablants de l’année 2018 ayant trait aux accidents, aux maladies et aux décès liés au travail s’inscrit malheureusement dans un bilan des dix dernières années démontrant concrètement qu’aucune amélioration n’a été observée. Ce n’est pas normal ni acceptable de croire que nous en sommes encore là : il est urgent de compléter une refonte complète de la loi mettant véritablement la prévention au cœur de la loi. Mais encore, il faut que toutes les mesures et mécanismes de prévention s’appliquent de manière égale à tous les travailleurs dans tous les secteurs d’activités, sans distinction. Il est temps d’en finir avec les articles de la loi votés en 1979 et qui sont ne sont toujours pas en vigueur aujourd’hui. Les vies ont la même valeur, peu importe le secteur d’activité », a fait mention Luc Vachon aux représentants du gouvernement.
Enfin, les présidences syndicales ont insisté pour que le gouvernement réinvestisse massivement dans les services publics, la fonction publique et les programmes sociaux, tant pour les domaines de la santé et des services sociaux, que pour l’éducation, les services éducatifs à la petite enfance, le soutien aux proches aidants, etc. « Les taux de détresse psychologique, de décrochage et d’épuisement professionnel au sein des réseaux publics atteignent aujourd’hui des sommets inégalés. Les travailleuses et travailleurs qui vivent au quotidien sous une pression, une surcharge de travail et un manque de ressources sont victime d’une gestion déficiente. Tous ces problèmes sont au cœur de leur réalité et le gouvernement doit faire en sorte que ça change », ont-ils conclu.