Lettre d’opinion du président de la CSD, Luc Vachon, publiée dans le Huffpost.
Année après année, budget après budget, les problèmes de financement du transport scolaire refont surface et se retrouvent au cœur de nombreux débats. Pourquoi n’arrivons-nous jamais à résoudre cette question? Sans doute en raison de la façon dont nous considérons le rôle du transport dans l’éducation de nos enfants.
La tendance est de considérer le transport scolaire en marge de leur éducation. La réalité est toute autre : c’est un élément primordial et indissociable. L’éducation de nos enfants débute au moment où nous remettons leur sécurité entre les mains des personnes qui les conduisent à l’école et les reconduisent à la maison en fin de journée. En somme, entre les mains des personnes chauffeuses des autobus. Nous sommes privilégiés, au Québec, de pouvoir bénéficier d’un tel service qui constitue une réelle plus-value pour la conciliation famille-travail-études. Quelques instants de réflexion suffisent pour se rendre compte des impacts considérables qu’auraient à subir les parents s’ils devaient conduire et aller chercher eux-mêmes leurs enfants à l’école quotidiennement si le transport scolaire n’existait plus.
Pourtant, année après année, les chauffeurs d’autobus scolaires ne se retrouvent qu’avec les miettes restantes de l’enveloppe de financement globale du ministère de l’Éducation accordée aux commissions scolaires. Mais quand commencerons-nous à considérer ces importants travailleurs de l’ombre qui sont tout simplement les laissés-pour-compte du système d’éducation québécois?
Ceux-ci peinent à gagner leur vie avec des conditions de travail ne leur rendant pas justice et n’étant pas proportionnelles à leur apport important à la société. Peu de gens, aujourd’hui, veut porter cette responsabilité dans de telles conditions. La rareté de main-d’œuvre de plus en plus présente, en plus des salaires et des conditions de travail qui nuisent bien entendu au recrutement.
Que voulons-nous? Quelle importance accordons-nous au transport et à la sécurité de nos enfants chaque jour? Il est urgent que la société et le ministère de l’Éducation considèrent le transport scolaire comme il se doit, en dédiant une enveloppe budgétaire spécifique pour permettre d’offrir aux chauffeurs d’autobus des salaires et des conditions de travail décentes, à la hauteur de leur apport.
Pour nous, à la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), pour considérer le transport scolaire à la juste valeur, il est essentiel de se rendre compte de son importance et de valoriser son rôle dans l’éducation de nos enfants. Cela passe bien entendu par un financement adéquat, stable et à part entière.