Conditions de travail décentes
Pour le salaire minimum à 20 $ l’heure
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Exigeons le salaire minimum de 20$ l’heure!

Hausser le salaire minimum à 20 $ l’heure est le premier élément qui doit être mis en place pour offrir des conditions de travail décentes à tous les travailleurs du Québec.

La hausse du plancher salarial est essentielle pour augmenter le niveau de vie de plusieurs travailleuses et travailleurs, notamment pour celles et ceux qui sont surreprésentés dans les emplois mal rémunérés, comme les femmes ou les personnes immigrantes. Il est inacceptable que des individus travaillent, même à temps complet, sans pouvoir se sortir de la pauvreté. Mieux payer le travail n’est pas une question de luxe, mais de condition décente de vie et de dignité. Sortir de la pauvreté ne veut pas dire survivre, mais bien profiter de la vie.

En 2023, sur les personnes travaillant au salaire minimum, 55 % étaient des femmes.

Quel est le salaire minimum actuel au Québec?

Le taux du salaire minimum est actuellement de 15,75 $ l’heure (2024).

« Nous sommes convaincus que le salaire minimum proposé est loin d’être suffisant pour garantir un revenu minimum viable en 2024. La réalité économique des ménages québécois se détériore, alors que la pression financière continue de s’intensifier », a expliqué le président de la CSD, Luc Vachon, dans ce communiqué en réaction à la hausse du salaire minimum en janvier 2024.

Il faut combattre le préjugé qui dit que les emplois les plus notables sont ceux qui devraient être les mieux rémunérés. Personne ne devrait travailler dans des conditions qui la maintiennent dans la pauvreté parce que son emploi « vaudrait moins » : le droit de vivre décemment grâce à de bonnes conditions de travail appartient à tous et à toutes, et concerne tous les emplois. Il est d’autant plus ironique que de nombreux emplois jugés essentiels soient mal rémunérés. En haussant le salaire minimum à 20 $/h, on fait un pas supplémentaire vers une réelle reconnaissance du travail accompli et l’atteinte du droit à des conditions de travail décentes.

Faisons sauter le verrou Fortin

En 2016, l’économie Pierre Fortin a jeté un pavé dans la marre en avançant que si le salaire minimum dépassait la moitié du salaire horaire moyen de la province, il s’ensuivrait une perte de 8 000 emplois par point de pourcentage au-delà de ce ratio, et l’attrait des emplois bien payés encouragerait le décrochage scolaire. Encore aujourd’hui, les gouvernements québécois visent ce ratio de 50% pour déterminer les hausses annuelles du salaire minimum.

Un tel verrou est trompeur. La formule employée par Fortin ne comprend pas les salaires hebdomadaires pour déterminer le salaire moyen. Or, ces salaires sont généralement plus élevés que les salaires horaires. Si on intégrait ces salaires, le seuil de la moitié du salaire horaire moyen serait plus élevé, laissant une plus grande marge de manœuvre pour augmenter le salaire minimum.

Si la hausse du salaire minimum va augmenter le pouvoir d’achat des individus, il ne faut pas toutefois qu’on réduise du même coup les autres mécanismes de l’État pour réduire les inégalités, soit les services publics et la fiscalité progressive. Les prétentions patronales affirment que ce n’est pas la hausse du salaire minimum qui est requise pour sortir de la pauvreté, mais plutôt une seule révision de la fiscalité afin d’alléger les impôts et réduire la taille de l’État. Agir de la sorte ferait reposer sur les épaules de l’ensemble de la société la responsabilité qui doit revenir à ceux qui ne paient pas correctement leur main-d’oeuvre et désolidariseraient les employeurs. Qui plus est, la fiscalité ne permet pas de payer l’épicerie chaque semaine : plutôt que d’équilibrer les richesses par seulement des retours d’impôts annuels, on parviendrait bien mieux à stabiliser sa vie par le biais d’un salaire régulier plus élevé. À cet égard, tout en demandant la hausse du salaire minimum à au moins 20 $/h, nous défendons tout autant que le gouvernement assume pleinement sa responsabilité de réduire les inégalités socioéconomiques.

La CSD revendique 

La CSD revendique que le salaire minimum soit porté minimalement à 20 $/h et, plus largement, que l’État s’assure que tous et toutes disposent d’un revenu viable permettant de sortir de la pauvreté.

Hausser le salaire minimum est nécessaire, mais d’autres avenues doivent être empruntées pour offrir des conditions de travail décentes à tous et toutes.