Est-ce que les politiques de l’entreprise pour laquelle vous travaillez s’adressent de la même façon aux hommes et aux femmes ? Les conséquences des projets de relance économique sont-elles les mêmes pour les hommes que pour les femmes ? Finance-t-on des programmes sociaux bénéficiant davantage les hommes au détriment des femmes ? Un projet de loi risque-t-il d’avoir des impacts plus importants pour les femmes ?
L’analyse différenciée selon les sexes (ADS) est un processus d’analyse qui vise à prendre en compte les réalités différentes des personnes dans la mise en place de projets, de programmes, de politiques, etc. L’ADS permet de porter plus spécifiquement attention aux multiples besoins et discriminations vécues par les personnes, de visualiser, en amont, les effets d’un projet sur celle-ci et de mettre en œuvre, d’ores déjà, des solutions optimales et génératrices d’égalité entre les sexes. Si un projet de loi ou une mesure devait avoir des impacts importants spécifiquement sur les femmes, l’ADS permet de les révéler.
Intégrer l’intersectionnalité à l’ADS
L’ADS+ va encore plus loin. Le plus (+) permet de prendre en compte diverses discriminations que vivent les personnes, qu’elles soient fondées sur la classe sociale, la situation de handicap, l’âge, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, etc. Ceci permet à l’ADS+ de capturer comment des projets publics ont des impacts différents en fonction d’une foule de caractéristiques sociales.
Ainsi, grâce à l’ADS+, il est possible de vérifier si une loi, un projet, une politique d’entreprise ou une mesure publique a des impacts négatifs plus importants pour les femmes que les hommes et de proposer des avenues pour corriger les causes de ces impacts. Si on implantait l’ADS+ à l’ensemble de l’action publique, nous obtiendrions éventuellement une société beaucoup plus égalitaire, car éliminant à leurs sources mêmes les causes des inégalités !
D’où vient l’ADS+ ?
Pour assurer la jouissance des droits humains, les gouvernements et les autres intéressés devraient promouvoir des mesures concrètes et visibles afin d’intégrer la problématique homme-femme dans tous leurs programmes et politiques de sorte que toute décision soit précédée d’une analyse de ses effets distincts sur l’un ou l’autre sexe
Programme d’action de la quatrième conférence mondiale des Nations unies sur les femmes à Beijing, 1995.
En 1997 et dans cette foulée, le gouvernement du Québec instaure un volet ADS à divers projets et ministère. Un rapport déposé en 2005expose les bons et moins bons coups de cette expérimentation, et propose des pistes de solution pour étendre l’ADS à l’ensemble des projets de loi et de l’action publique. Au niveau fédéral, c’est l’analyse comparative qui a été adoptée on verra donc ACS, mais globalement et à quelques subtilités près, le même processus d’analyse est réalisé. Finalement, au fil des ans, l’ADS a évolué et les données nous ont démontré l’importance d’une analyse avec un regard sur l’intersectionnalité, d’où l’arrivée de l’ADS+.